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Dépendance

19 juin 2021

Il ne sera pas question de drogue (quoique), d’alcool ou de substances, mais bien de technologie.

Nous avons tendance à le minimiser mais la dépendance aux nouvelles technologies existe et est bien plus présente que ce que l’on croit. A partir du moment où l’on se sent stressé quand la batterie de son téléphone approche du 3%, c’est qu’on est mal engagé.

Je crois que cela fait longtemps que je suis absorbée par la spirale virtuelle. Déjà ado, je pouvais rester des heures dans ma chambre, collée à mon ordinateur (tu sais, celui avec Windows 95 !). Avec l’arrivée d’internet dans ma vie, puis ensuite des réseaux sociaux, je crois que la chute a été immédiate.

Attention, je suis loin de ces personnes qui restent 10h par jour sur leur téléphone ou leur ordi. 

Lorsque mon travail se déroule de manière normale (je veux dire, sans pandémie quoi), je passe la plupart de mon temps dehors. Lorsque je ne suis pas en visite guidée, je me balade très souvent avec mon appareil photo. Donc finalement, je suis souvent en extérieur et donc, peu sollicitée par des écrans. 

Mais lorsque je suis chez moi, je suis vite happée par mon laptop. Bien sûr, avec le téléphone comme extension de ma main… Une partie de mon travail se fait derrière un écran (recherches, mises à jour du site internet, gestion des réservations, mails, administration etc.). Mais je peux y perdre aussi beaucoup de temps… vous savez, ce moment où vous scrollez, scrollez, scrollez, rafraichissez la page et recommencez à scroller. C’est effrayant et pathétique à la fois, mais complètement (ou difficilement) contrôlable.

Bon, je passe aussi beaucoup de temps à éditer mes photos, mais en réalité, je ne compte pas vraiment ce temps, comme du temps perdu.

Bref, j’en arrive au coeur de mon histoire. Il y a quelques jours, des techniciens sont venus chez moi et m’ont annoncé qu’ils devraient revenir pour changer la boîte à fusibles. Cependant, cette opération pourrait durer une journée complète. Journée pendant laquelle, je n’aurai pas d’électricité. 

J’ai, dans un premier temps, pensé: Ok, je dois recharger toutes mes batteries avant leur arrivée, pour ne pas me retrouver sans téléphone ou laptop. Puis, j’ai pensé: Ah, je n’aurai pas internet non plus.

Enfin, j’ai pensé: ah bah, je vais devoir manger froid ^^ 

C’est ce qu’il s’est passé dans ma tête ensuite qui m’a fait ouvrir les yeux: Je me suis retrouvée dans un état d’excitation à l’idée de tout ce que j’allais pouvoir faire cette journée là (journée où je serai bloquée chez moi, je précise): de la lecture, de la recherche en bouquins, du dessins, de l’aquarelle, de la broderie, etc. Des choses que je n’ai jamais le temps de faire… NON, des choses que je ne prends pas le temps de faire. Et pourquoi ? Principalement, selon mon analyse, parce que mon temps est absorbé par le virtuel, comme dans un vortex. 

Cette sensation d’avoir plein de temps à consacrer à des activités que j’adore, je la ressens également lorsque je vais dans un hôtel, en week-end, en vacances. 

Alors pourquoi est-ce que je ne m’autorise pas ces parenthèses dans ma vie quotidienne ? Est-ce la crainte de rater quelque chose sur les réseaux (une nouvelle, un évènement etc.) ou, est-ce que le fait de m’éloigner d’un ordinateur me donne l’impression de m’éloigner de mon travail ? Même si, concrètement, je peux passer des heures devant mon écran, sans travailler, j’ai quand même l’impression que si je le voulais, je le pourrais… Bin oui, au final, ma boîte mail professionnelle est constamment ouverte. entre 2 scroll scroll, je peux aller faire une ou deux recherches pour des visites, bidouiller quelque chose sur mon site internet.

Bref, cela ne répond pas vraiment à la question… Mais, je me retrouve dans une position un peu bizarre où, à la fois, je suis heureuse et excitée de cette journée pendant laquelle je n’aurai pas d’électricité, et à la fois, je suis inquiète de ressentir cette émotion, car elle n’est pas « normale ». 

Cependant, je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas là. Je suis tombée, il y a quelques semaines et mois, sur des vidéos (encore une fois, on est sur internet) où, les protagonistes partaient s’isoler en forêt, sans réseaux et juste avec des carnets de croquis, des livres, un appareil photo etc. Et je crois que je les ai enviés. 

Je crois que le terme de dépendance n’est pas volé, surtout lorsque l’on se rend compte que quand on s’en éloigne, on ressent du plaisir. 

Cette boîte de fusibles m’a bien faite avancer !! 

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